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Love of Life, un trio au long cours

Les trois musiciens tracent leur route ensemble depuis 2017.

Après l’album Bandes Originales (2017), un hommage aux compositeurs de musiques de film, le trio atypique entre en résonance avec l’oeuvre singulière et émouvante de l’écrivain Jack London, militant socialiste, photographe, grand reporter natif d’Oakland. Le titre éponyme ouvre le voyage musical du trio, en tournée de la côte est jusqu’en Californie (et jusqu’à Seattle) pour mieux respirer les récits du chantre des grands espaces qui confronte l’homme à sa condition extrême. « On l’a joué sur la tombe de Jack London dans le parc de son ranch en ruine, en compagnie de son arrière petite fille, et le lendemain on était en studio« , dixit Vincent Courtois précisant que si ce titre ouvre l’album, il est aussi celui qu’ils jouent en premier en concert.

Musicien exigeant, inspiré et virtuose, le violoncelliste parisien fondait son trio aux sonorités singulières il y a presque dix ans, avec deux saxophonistes ténors incontournables de la scène européenne qui partagent ses aspirations musicales, le Berlinois Daniel Erdmann et le Franco-Londonien Robin Fincker. « Avec le temps passé ensemble, les concerts, l’expérience et aussi l’amitié, on est très proches et ça s’entend dans la musique« . Ensemble, ils se sont imprégnés de l’esprit des nouvelles de London pour en faire surgir la quintessence.  

Dans la continuité de son album West (2015) qui était pour lui celui de la découverte de nouveaux espaces sonores, « Love of Life est celui où on y va« , dixit le violoncelliste. « On avait besoin de sentir tout ce que l’on pouvait lire sur les paysages, la lumière, les personnes et aussi les rythmes… besoin d’être là, de le vivre« . Et c’est ainsi que le trio voyageur augmenté de l’ingénieur du son Gérard de Haro (du studio français La Buissonne à Pernes-les-Fontaines), assisté par Gabriel Shepard, a enregistré sur les terres de Jack London, en public dans la baie de San Francisco, dans le célèbre studio 25th Street Recording.
Love of Life nous embarque sur le versant combatif de l’explorateur qui repoussait ses limites pour aller toujours plus loin. Partons sur les traces du marin des bas-fonds d’Oakland, Martin Eden ; du nanti piégé par une grève générale ouvrière de The dream of debs ; au cœur du combat de l’homme face à la mort de To build a fire ou encore sur les chemins de l’errance du hobo de The road. On aime la musique à fleur de peau de ce jazz de chambre qui a pris l’air du large, l’éloquence de chaque musiciens, les climats de tension qui disent l’urgence de vivre de Jack London, les silences qui sondent la complexité de l’humanité. C’est tout simplement beau.

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