Radio France
« Un disque de Louis Sclavis est toujours la promesse d’un voyage dans l’art de la mélodie évocatrice, dans le défrichage de nouveaux territoires sonores et de nouvelles saveurs. Musique écrite, improvisée, folklorique, contemporaine, jazz, musique de chambre, du monde … on sent le plaisir de combiner les genres et les personnalités pour en faire une musique de cœur, affinée lors de quelques concerts par la confrontation avec le public, avant d’être capturée en studio. »
Jazz Magazine
« Nouveau projet, presque un par an depuis la sortie de « Clarinettes » en 1985 où il s’affirmait en solo. Nouveau groupe, nouvelle orchestration, nouvelle génération autour de lui qui aura 69 ans dans quelques semaines, avec Bruno Ducret (violoncelle), fils d’Hélène Labarrière et Marc Ducret qui en ont presque autant, une autre violoncelliste de la même génération, Ana Luis. Et Keyvan Chemirani, génération intermédiaire. Clarinettes, violoncelles (alternant pizz et archet), percussions. Du bois et des peaux. Une tendance déjà observée au D’Jazz Nevers Festival. Un côté Nature et Découverts qui pourrait faire sourire, comme feront sourire, les titres de morceaux is, titres poétiques, comme des références mythologiques , sous-entendus politiques possibles, souvenirs personnels, mais qu’il annonce avec une fausse gravité… Fausse? L’air en tout cas de s’excuser sans trop y croire. Pudeur? Jusqu’à être gagné par l’hilarité croissante du public. Mais celui-ci est profondément séduit par ce qui se joue là sous le titre Les Cadences du monde, aux confins des musiques de chambre savantes européennes et des musiques « du monde » (mais les musiques du monde ça commence où, ça s’arrête où ?), aux confins aussi de l’abstraction et d’une lisibilité mélodique et rythmique qui n’est ni interdite ni un diktat, avec ce fort pouvoir évocateur qui a fait également de Sclavis un vrai compositeur de musiques de film. Et lorsque l’on écrit « vrai » à propos de l(o)ui(s), c’est que tout ici est « vrai ». »
Citizen Jazz
« Sur des compositions de Sclavis (et deux de Ducret), on retrouve des atmosphères d’une grande lisibilité (inspirées du livre L’Usure du monde du photographe Frédéric Lecloux, lui-même inspiré de L’Usage du monde de Nicolas Bouvier). La rondeur et le naturel guident le déroulement des morceaux, l’élégance aussi. Rien n’est à retirer ici, rien n’est à y ajouter non plus. Avec un sens de la retenue et sans emphase, les quatre musiciens construisent un monde sensible, parfois complexe, propice à des interventions solistes qui sont la parfaite incarnation de cette musique émouvante et la replace dans le vivant du présent (fut-il enregistré). L’auditeur se laisse entraîner avec allant à travers cette nouvelle partition où Sclavis oscille, comme peut-être jamais dans son œuvre, entre la mélancolie et la lumière. »